BMW offre à son i3 une cure de vitamines et une bonne dose d'adhérence supplémentaire. Coup marketing inutile ou idée de génie? Nous sommes curieux.
Pour une voiture qui met en avant son côté efficient et écologique, l’idée d’une version sportive est, à première vue, contradictoire. Plus de puissance, des pneus plus larges – et donc une résistance au roulement accrue – une direction plus rapide et même un véritable mode sport n’ont pas vraiment leur place dans une voiture qui se vante d’être aussi avare en énergie que possible.
L’i3 a pourtant toujours été un outsider. Pas seulement à cause de son châssis propulsion ou de son look atypique, mais surtout suite à sa conception novatrice utilisant un léger châssis en PRFC ultra-rigide et un puissant moteur électrique. BMW a voulu y injecter un peu de Freude am Fahren mais la marque a dû faire quelques compromis en matière d’adhérence et de traction.
La combinaison d’un poids relativement faible à un puissant moteur électrique développant 250 Nm de couple dès l’arrêt s’est prouvée être de trop pour les pneus (155/70 R19 ou 157/70 R20) spécialement développées pour la petite citadine électrique. Par conséquent, sur sol sec, le châssis se confondait rapidement en sous-virage alors qu’un sol mouillé faisait cafouiller l’ABS et le contrôle de traction. Il y a donc de l’espace pour que la i3S améliore la situation. Elle compte faire cela de deux façons.
D'une part, en montant une gomme de meilleure qualité et plus large. La i3s est ainsi équipée de pneus Bridgestone Ecopia 500 de taille 175/55 R20 à l’avant et 195/50 R20 à l’arrière. D’autre part, l’ordinateur contrôlant le moteur électrique a été recalibré afin d’offrir un contrôle de traction plus rapide, plus efficace et moins intrusif. Ces améliorations ont-elles changé le comportement router?
Absolument! Les problèmes de sous-virage et d'accélération, surtout en conditions humides, ont régressé. Certes, lors de fortes accélérations en virage – exacerbé par le mode sport – le train arrière peut légèrement décrocher mais la i3s est bien plus stable et plantée sur le tarmac que sa sœur non-sportive. Globalement, cette version sportive incite davantage confiance.
La combinaison de sa masse contenue et du centre de gravité relativement bas, de son moteur électrique fort 187 ch et de 270 Nm et de ses dimensions compactes font qu’en i3s, vous êtes presque toujours le plus rapide. Effectuer un dépassement est un jeu d'enfant et nous rappelle la fougue d'une Porsche 911 Turbo ou d'une Nissan GT-R. Si bien que nous voyons l’i3s comme le parfait compagnon d'un beau jouet réservé au week-end, composant ce qui pourrait être le garage idéal de deux voitures du futur.
Bien sûr, celui qui parcoure beaucoup de kilomètres chaque semaine où chaque jour sera toujours sceptique à l’adoption d’une voiture électrique. Pour cela, BMW offre toujours l’option du Range Extender. Ce petit moteur/générateur situé sous le plancher du coffre ajoute quelques kilomètres mais aussi quelques kilos. Il est surtout présent afin de réduire l’anxiété de l’autonomie. Pourtant, en fonction de la température extérieure et du contrôle que vous avez sur votre pied droit, l’autonomie réelle se situe entre 160 et 200 km.
Bien qu’elle représente un surcoût de 3.650€ par rapport à l’i3 « normale » qui demande déjà elle-même la sacrée somme de 38.800 €, l’i3s est la version à choisir. Au-delà de son prix d’attaque élevé, sans compter la liste d’option bien fournie, l’i3s est un véhicule complètement abouti, solide et réfléchit. Un produit de qualité, certes, qui vient en plus titiller votre envie de bombinette.