Avec plus de 200.000 unités vendues dans le monde entier, le F-Pace, premier SUV de Jaguar, est un franc succès. Dans sa version SVR, il vient jouer des coudes avec les Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio, Mercedes-AMG GLC 63 (S) (Coupé), Porsche Macan Turbo (avec Performance Pack) et BMW X3 / 4 M. Tous produisent entre 440 et 510 ch dans leur configuration la plus puissante sauf…le Jaguar! Grâce à son V8 de 5,0 litres suralimenté, l'anglais cache 550 ch et 680 Nm sous son capot moteur.

Puissance de feu

Il faut le dire: avec 550 ch, le Jaguar dispose de la plus grosse puissance de feu de son segment. Un bon point pour concurrencer les Allemands. Et, évidemment, cette version musclée dispose de tous les atouts extérieurs – fonctionnels ou non – pour se démarquer des autres. On retrouve ainsi des jantes forgées de 21" (22" en option), des pare-chocs spécifiques et quatre buses d'échappement. Bref, une vraie Jaaag sportive. Cependant, il garde une certaine touche "passe partout", ce qui, selon nous, n'est pas toujours une mauvaise chose.

"Ah oui, mais cela jusqu'à ce qu'on réveille la bête", on vous entend dire. Sauf que…non. Lorsque vous pressez le bouton rouge clignotant pour sortir le puissant V8 de son sommeil, ce dernier produit qu'un petit bourdonnement. Jaguar nous avait habitués à bien plus avec ce moteur. Preuve que les ingénieurs ont voulu mettre l'accent sur la polyvalence de ce modèle. Et puis, c'est mieux pour le voisinage…

Ambiance sportive

Nous retrouvons également le même mélange de modestie et de sportivité à l’intérieur, où nous sommes accueillis par deux élégants sièges baquets sortis de la F-Type. Outre les sièges, on trouve également de nombreux inserts en carbone, des coutures en damier ainsi que le sélecteur de vitesses sport qui remplace désormais le bouton rotatif de Jaguar. En bref, pas de différence révolutionnaire. Juste assez pour conférer à l'habitacle une ambiance sportive de grande qualité. Cependant, la version SVR ne sait cacher l'âge du F-Pace. Surtout depuis le lancement de la nouvelle XE et son nouveau tableau de bord à double écran.

En dehors de cela, on reste naturellement curieux de savoir comment la SVR se comportera sur route. Car, malgré tout le développent de circuit, c'est bien sur le tarmac public qu'elle passera 99% se son temps. D'après la marque, et notamment Ross Restell (ex-Lotus), le F-Pace SVR a été développé avec un double caractère. Ainsi, il s'équipe d'amortisseurs seulement 30 % plus rigides ainsi que de ressors hélicoïdaux 10 % plus rigides que la version de série. Voilà pour la théorie.

In dubio

Parce qu'en pratique, la SVR, même dans son mode le plus confortable, reste assez raide. Surtout sur les grandes compressions. Nous laissons Saint-Tropez dans notre dos pour se diriger vers la fameuse N85, la route Napoléon. Au vu de la surface routière, on opte rapidement pour le mode individuel. Moteur et direction en sport et suspensions en mode confort.

Seulement, ce ne semble pas être le bon choix. Dans ce mode, le gros SUV de 2 tonnes tangue et bats de l'aile de courbe en courbe. Après tout, il s'agit tout de même d'un SUV de deux tonnes. On en revient ainsi au mode sport qui confère, lui, un meilleur maintien de caisse au F-Pace surpuissant. Pour ceux d'entre vous qui espéraient trouver un peu de la folie de la F-Type SVR dans ce gros SUV…il n'en est rien! Certes, il en a sous le pied mais en terme de dynamique, il ne se différencie que peu des autres F-Pace.

En d'autres termes, ce F-Pace SVR nous laisse dans le doute. D'une part, on ne sait que constater qu'il respecte bien les codes de ces nouveaux SUV super-sportifs mais, d'autre part, on questionne son utilité. Si ce n'est pas pour ce grain de folie qui vous fait hisser les poils à chaque démarrage ou accélération, à quoi sert ce genre d'engin. Malheureusement, alors que ses capacités dynamiques sont bel et bien présentes, ce F-Pace SVR manque de coffre…vocal.