Changer une recette qui fonctionne est toujours un dilemme nourri de craintes. Chez Land Rover, on fait simple. L'Evoque change, mais pas trop. Inutile de le dire: le Baby Range fut un réel succès. Depuis son lancement en 2011, il s'en est écoulé 800.000. Avec cette nouvelle génération, l'esthétique change donc très peu. On notera tout de même que le petit SUV emprunte une bonne partie de ses formes au récent Velar. Sous sa robe pourtant, se cache une toute nouvelle plateforme modulaire (PTA) développée avec l'électrification en tête.

De l'espace…enfin!

Une des critiques principales de l'ancien modèle fut son manque d'espace habitable. Les Anglais se sont ici attelé à résoudre cela. Bien que la longueur totale reste de 4,7 m, l'empattement gagne 21 mm. Ainsi, les passagers bénéficient d'un peu plus d'espace aux jambes et le coffre s'en trouve agrandi. Il gagne 10% d'espace supplémentaire pour un total de 591 litres. À l'avant, le confort d'une première classe règne. Typiques de la marque, les matériaux ont un touché matelassé, solide au premier regard mais certains plastiques durs restent présents. Sur la planche de bord tout en horizontalité, on trouve le nouveau système d'infodivertissement et climatisation à double écran (10"). Joli et pratique d'un point de vue stylistique, il ne replacera pourtant jamais la facilité d'utilisation d'une simple série de boutons…

Du Volt dans l'air

Jusqu'à l'arrivée d'une version hybride spécifique – couplant un moteur électrique à un nouveau bloc 3-cylindres – le Range Rover Evoque s'équipe pour l'instant d'un ensemble de moteurs diesel (150-240 ch) et essence (200 -300 ch). Tous, sauf l'entrée de gamme traction à boîte manuelle, sont équipés d'un système d'hybridation légère à 48V. Doté d'un démarreur générateur à courroie, il offre un petit dans le dos de 140 Nm de couple. D'après la marque, start/stop sophistiqué réduit la consommation de 6% et les émissions de CO2 de 8g/km. Plus important encore, il permet surtout un adoucissement des phases d'arrêt et de démarrage. À un point tel qu'on en oublie son existence! Sur les routes allemandes d'Hambourg au macadam de billard, "notre" Evoque P250 se montre docile et confortable. Sur l'autoroute surtout, le silence règne dans l'habitacle. L'avenir nous dira si cette observation est identique sur nos routes belges un peu plus…cabossées. Sur route sinueuse, le SUV sort bien son épingle du jeu, mais il cache cependant difficilement son poids. Comme sur l'ancien modèle, la boîte automatique ZF à 9 rapports manque toujours de réactivité. Dommage.

Au final, ce nouveau Range Rover Evoque semble être un win-win. Aucun élément formant le charme de l'ancien modèle n'a été perdu dans cette nouvelle mouture. Le baby Range s'en trouve plus confortable, utilisable et luxueux que jamais. Malheureusement, le luxe a un prix…