Un voyage aller-retour à Genève avec la toute nouvelle Lexus LS 500h? Quelle belle mélodie à nos oreilles. "À Genève, Nestor, et mettez la gomme!"
Pour la Belgique, la "gomme" que Nestor mettra passera via un groupe motopropulseur Multi Stage Hybrid, que nous connaissons déjà de la LC 500h. Plus précisément, il s'agit d'un V6 VVT-i 24 atmosphérique de 300 ch et 348 Nm, couplé à un moteur électrique et une puissante batterie lithium-ion. Ce dernier augmente la puissance totale à 359 ch et 475 Nm de couple. Dans la version à quatre roues motrices, les 100 km/h arrivent en seulement 5,5 secs et la vitesse maximale est de 250 km/h. Tout cela en ne buvant que 7,1 l/100 km selon la marque. Pas totalement illogique, donc, que la version essence au V8 atmosphérique de 5,0 litres ne soit même pas commercialisée chez nous.
Forte première impression
La raison de notre aller-retour à Genève est le Salon de Genève. Le choix entre le vol de classe inférieure avec Easyjet ou la croisière en classe supérieure avec Lexus est vite fait. Surtout parce que la LS n'est disponible qu'en version à châssis long (LWB) et que notre véhicule d'essais était équipé de la President Line. Soit la version la plus équipée. Des sièges électriques réglables à 18 voies et fonction massage Shiatsu au système audio Mark Levinson avec 23 haut-parleurs, la grande limo ne manque de rien. Après notre expérience positive du coupé LC, les attentes sont élevées, d'autant plus que la sportive et la LS partagent le même châssis rigide et performant.
Les premières impressions sont positives. Bien que "LEXUS 3" ne dispose pas de la meilleure combinaison de couleurs, elle fait tout de même forte impression. Non seulement en raison de sa taille et de son impressionnante calandre mais aussi suite à ses roues chromées (chaussées de Bridgestone 245/45 R20). Bien que l'extérieur soit voyant, l'important dans une limousine, c'est l'habitacle.
Hospitalité japonaise
À l'intérieur, vous êtes accueilli dans un habitacle "fait à la main par des Takumi, avec des garnitures de porte façon origami pliées à la main, du bois Shimamoku et des décorations inspirées de l'art traditionnel du verre sculpté de Edo Kiriko", d'après Lexus. L'expérience est complètement différente de ce à quoi nous a habitué la concurrence (principalement allemande). Personnellement, nous pouvons y goûter, bien que nous changerions le cuir noir et rouge pour un ton plus léger qui accentue le relief 3D.
Selon Lexus, d'autres détails font appel à ce qu'ils appellent "Omotenashi", c'est-à-dire l'hospitalité qui caractérise le Japon. Par exemple, si vous touchez l'une des poignées de porte, la voiture se soulèvera automatiquement pour faciliter l'embarquement. Dans le même temps, le siège avant s'abaisse. La LS veut se faire passer pour un majordome qui rend l'auto aussi confortable que possible pour ses occupants. C'est pourquoi la marque a regroupé tout un tas de fonctions dans le système d'infodivertissement, réduisant ainsi le nombre de boutons et leviers dans l'habitacle.
Guerre des boutons
Une décision qui assure certes la paix visuelle, mais qui n'est pas toujours utile dans la pratique. Par exemple, pour certaines commandes telles celles du volant chauffant ou des sièges chauffants/refroidissants, il faut passer par l'écran. Ce serait tellement plus simple avec un bouton… Le plus grand ennui, cependant, semble être le système de navigation. Il est inutilement complexe et dépourvu de toute facilité d'utilisation, du moins pour nous européens de l'Ouest.
"Le V6 atmo doit cravacher dur pour faire bouger toute cette masse. Surtout, parce que son couple maximal n'est généré qu'à 4900 tr/min et que le moteur électrique n'est pas assez puissant pour combler de manière convaincante le trou dans la plage de couple"
Entrer dans une destination est une chose mais annuler ce guidage est une autre paire de manches. Comment cette interface a-t-elle pu faire son entrée en de production? Heureusement, le reste des fonctions de divertissement sont légèrement moins sophistiquées. Lexus aime faire les choses différemment - nous le savons tous - mais ce n'est pas toujours pour un mieux.
Moteur insuffisant
La critique peut paraître forte, mais elle doit être dite. Le système hybride multi-phases Lexus de dernière génération – composée d'un ensemble CVT-électrique attaché à une transmission automatique classique à quatre vitesses – est identique à celui que l'on trouve dans la LC. Sauf que la LS, tarant à 2,4 tonnes, s'approche plus de la moissonneuse-batteuse que de la voiture sportive. La puissance développée par le groupe motopropulseur est donc insuffisante. Le V6 atmo doit cravacher dur pour faire bouger toute cette masse. Surtout, parce que son couple maximal n'est généré qu'à 4900 tr/min et que le moteur électrique n'est pas assez puissant pour combler de manière convaincante le trou dans la plage de couple.
En conséquence, le moteur devient rapidement bruyant, parfois même trop. À l'époque des moteurs turbo efficaces et silencieux, ce bloc n'a rien à faire dans une limousine de cette classe. De plus, la consommation moyenne ne lui donne pas raison, au contraire même: comptez au moins 10 l/100 km en usage varié. Ce n'est que dans les embouteillages ou dans la circulation urbaine achalandée que l'hybride a ses avantages. Mais, il ne l'emporte guère sur les inconvénients du moteur bruyant et sans caractère.
À l'approche de Genève, nous échangeons les routes droites pour un asphalte plus sillonnant, la grosse Lexus a ici une chance de sauver sa peau. Après tout, elle reprend le châssis de la LC. Celui-ci combine une caisse extrêmement rigide à une suspension High Mount Multi-Link à l'avant et un multilink classique à l'arrière. Tout comme dans le coupé, vous pouvez changer du mode de conduite via la molette à droite des compteurs, à la façon d'une LFA. Cependant, même en mode Sport + et la boîte en "manuel", la LS ne brille pas. Elle reste trop lourde avec des performances trop ternes et une transmission complexe et têtue.
Lorsque nous arrivons tard dans la capitale de la paix, la LS laisse nous laisse avec des sentiments mitigés. D'une part, nous apprécions fortement son approche différente et obstinée, car en temps d'uniformité la limousine japonaise est rafraichissante. Mais, d'autre part, cette LS 500h n'est actuellement pas en mesure de faire réellement face à la concurrence. Les alternatives de chez Audi, BMW, Jaguar et Mercedes sont soit plus légères, plus efficaces ou plus puissantes. Parfois, les trois en même temps. Heureusement, il se trame que Lexus semblerait travailler en coulisses sur un nouveau V6 biturbo, qui réglerait les soucis susmentionnés. Il vaudrait mieux ne pas trop tarder…
Modèle | Lexus LS 500h President Line |
Moteur | V6 atmo, 3,5 litres + moteur électrique |
Puissance | 300 ch dès 6.00 tr/min & 348 Nm dès 4.900 tr/min (combiné 359 ch & 475 Nm) |
Transmission | Multi-Stage Hybrid (CVT + auto 4 rapports), transmission intégrale |
Poids | 2.425 kg |
0 à 100 km/h | 5,5 s |
Vitesse max | 250 km/h |
Consommation | 7,1 l/100 km |
Prix | 132.500 € |