Depuis quelques années, Mercedes-AMG fait évoluer sa gamme avec l'ajout d'autres motorisations moins exclusives. Quand il fut venu le temps d'ajouter un peu d'âme sportive au coupé 4-portes CLS, les allemands ont décidé de remplacer le V8 fait-main par un nouvel ensemble à hybridation légère. Contrairement à la Classe-E – qui partage la même motorisation ainsi que le même châssis et une majeure partie de l'habitacle – aucune version à 8-cylindres n'est prévue. La faute, certainement, à l'arrivée de l'autre coupé 4-portes: la Mercedes-AMG GT Coupé.

Coup d'éclair

Plongeons directement dans cette nouvelle motorisation, qui cache bien plus d'une surprise. Essentiellement, il s'agit d'une version retravaillée du nouveau 6-cylindres en ligne turbo introduit il a deux ans sous le capot de la Classe-S. Alimenté en oxygène par un turbo à géométrie variable et un compresseur électrique, il produit 435 ch et 520 Nm de couple.

Mais ce n'est pas tout. Logé entre le bloc et la transmission automatique à 9 rapports, se trouve un petit moteur électrique. Il joue non seulement le rôle d'alternateur et de démarreur mais aussi celui d'assistance électrique. Il vient ajouter 22 ch et 250 Nm supplémentaires à l'ensemble.

AMG passe-partout

Côté châssis, cette cavalerie est gérée par la même transmission intégrale intelligente que celle équipant la E63, délaissée dans ce cas-ci du mode Drift. Le AMG Ride Control+, associant une suspension pneumatique à l'amortissement piloté, fait partie de la dotation de base.

Pour différencier cette version AMG d'un CLS "banale" à la motorisation diesel, il vous faudra un œil aguerri! Une calandre différente prend place à l'avant alors que la poupe s'équipe de 4 embouts d'échappement et…puis c'est tout! Hormis les badges, cette AMG est peu indentifiable. Un effet passe-partout qui semble un peu contradictoire par rapport à la vocation esthétique d'un coupé 4-portes…

Efficace en toutes circonstances

Sur la route, cette grosse berline en chaussures de course brille en conduite…normale. Le 6-cylindres et surtout son système EQ, permettent à la CLS d'évoluer sur une rivière de couple. Chaque dépassement, chaque lancement sur l'autoroute se fait sans effort. Cette motorisation est, bien évidemment, capable de plus.

Sa facilité d'utilisation au quotidien ne veut pourtant pas dire qu'elle perd pied une fois que le tarmac se courbe. Ici, la direction rapide et précise prend tout son sens. Couplé à un châssis contrôlant et compensant chaque mouvement de caisse grâce à la suspension pilotée, cette CLS 53 cache ses 1.905 kg avec brio. De courbes en courbes, les transferts de masse viennent faire jouer le train arrière qui ne semble pas perturbé pour un sou. L'efficacité à son paroxysme. Cela étant, nos oreilles regrettent l'abandon du V8. Même si ce groupe motopropulseur EQ sied bien mieux le caractère posé de la CLS, on aurait pu espérer qu'il en ressorte une AMG plus proche des souches de la marque, un peu plus rutilante, un peu plus puissante, un peu plus folle, un peu plus…vivante! L'époque des AMG surpuissantes voulant partir de travers au simple regard de la pédale d'accélérateur est-elle révolue? On espère que non.

Avec son moulin à hybridation légère, cette CLS 53 prône l'efficacité et le confort. Une combinaison qu'elle arrive à délivrer avec brio et qui sied bien mieux au caractère d'un lourd coupé 4-portes. Pour la folie AMG, par contre, on cherche toujours…